L’entraînement « extrêmement préoccupant »
de la
police militaire de l’UE
pour mater les désordres civils
La situation en marge du G20 est particulièrement tendue ce vendredi à Hambourg. Malgré un impressionnant dispositif fort de 20 000 hommes, 196 policiers allemands ont été blessés dans des heurts avec des manifestants. Des renforts ont été appelés à la rescousse pour faire face à ce front de contestation. Un policier, pris à partie par plusieurs manifestants a procédé à un « tir de sommation » en début de soirée.
Voitures incendiées, vitrines saccagées, mobilier urbain dégradé, feux de barricades : les affrontements entre les manifestants anti-G20 et les forces de l’ordre se déroulent pratiquement sans discontinuer depuis jeudi soir dans la ville. La police a fait usage à plusieurs reprises de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser des rassemblements.
La police de Hambourg peine à faire face aux nombreuses manifestations organisées par les opposants dans la ville. Dans les rangs policiers, un premier bilan faisait état de 160 blessés. Vers 21 h 15, la police a annoncé 196 blessés sur son compte Twitter.
Aktuelle Anzahl uns gemeldeter verletzter Einsatzkräfte: 196. #G20HAM17
— Polizei Hamburg (@PolizeiHamburg) 7 juillet 2017
Les protestataires parlent eux de plusieurs blessés graves dans leur camp. Soixante-dix personnes ont été interpellées, dont quinze placées en garde à vue d'après un nouveau bilan.

En début de soirée ce vendredi, « un policier a été attaqué par des personnes violentes dans le quartier de Schanzenviertel et a procédé à un tir de sommation », indique sur son compte Twitter la police de Hambourg. Le policier a « pu finalement prendre la fuite dans un magasin et se mettre ainsi en sécurité », selon la même source.
Dans le même quartier de Schanzenviertel, « plusieurs personnes masquées et armées de barres de fer » se sont par ailleurs rassemblées devant le Rote Flora, un ancien théâtre occupé par des squatters en 1989 au cours de batailles de rue et haut-lieu de la contestation anti-G20, raconte également la police de Hambourg sur Twitter.

Devant le bâtiment, près duquel des centaines de policiers anti-émeutes se sont positionnés, des manifestants jetaient des pétards et des poubelles ont été incendiées, saturant l'air d'une odeur âcre, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Au moins cinq canons à eau ont été actionnés pour tenter de canaliser les manifestants, dont plusieurs « Black Blocs » vêtus de noir, certains lançant des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre, ont dit des journalistes.

La police, à l'aide de mégaphones, intimait aux personnes présentes l'ordre de quitter le secteur.
Les manifestants se dirige actuellement vers la grande salle de concert de la ville, la toute nouvelle Philharmonie de l'Elbe, pour tenter de perturber une soirée prévue pour les dirigeants du G20.
De nombreuses images montrant ces heurts sont diffusées sur les réseaux sociaux.
#g20ham2017 @g20 wie undemokratisch was würde die deustche #presse rum heulen wenn sowas ausserhalb #Deutschland passiert.#Hamburg pic.twitter.com/cnPPNwnQOb
— IOeztuerk (@IOeztuerk) 7 juillet 2017
Sympa le weekend du G20 à Hamburg pic.twitter.com/GrSUj14qZT
— Jana Noly (@jana_ssbm) 7 juillet 2017
Du fait de l’important dispositif de sécurité déployé autour du Palais des congrès, où se déroule le sommet, les manifestants se sont dispersés un peu partout, ce qui a contraint les forces de l’ordre à demander 900 à 1 000 hommes de plus, selon Ralf Martin, chef de la police de Hambourg.

Au total, il y aurait 100 000 contestataires, mais seule une petite partie est impliquée dans les affrontements.
Sommet du G20 : Hambourg sous haute tension https://t.co/X4bMC4pcjO pic.twitter.com/sz3pApHK4o
— franceinfo plus (@franceinfoplus) 7 juillet 2017
Mélania Trump bloquée
L’épouse du président américain, Melania Trump, est restée ainsi bloquée dans sa résidence à Hambourg vendredi en raison des nombreuses manifestations anti-G20 dans la ville, a indiqué sa porte-parole.Elle a dû annuler du coup sa participation au programme du jour des épouses et époux des chefs d’Etat et de gouvernement qui était prévu.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a dû annuler une intervention prévue dans la matinée au centre-ville en raison des heurts et Melania Trump, épouse du président des Etats-Unis, a renoncé à une visite des quartiers historiques du port à la demande de la police. Andy Grote, ministre de l’Intérieur de la ville-Etat, a parlé d’une situation « effrayante ».

Dès vendredi matin, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés autour des carrefours routiers stratégiques de la ville de 1,7 million d’habitants dans le but de bloquer l’arrivée des délégations officielles au sommet.
À Altona, certaines rues offraient un spectacle de désolation avec des voitures calcinées et des restes de barricades.

« Avec 200 personnes nous avons montré à des millions d'autres qu'il est possible de porter la protestation dans la rue, qu'on ne doit pas accepter tout ce qui vient d'en haut », dit à l'AFP un des protestataires, sans vouloir donner son nom par crainte de représailles de la police.

Quelque 20 000 policiers venus de toute l'Allemagne ont été déployés dans la grande cité portuaire à l'occasion du sommet face aux risques d'attentat et de débordement.
Le principal défilé du jour a réuni 12 000 personnes.
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