Bon nombre des actionnaires présents ce vendredi à l’hôtel Novotel Beaugrenelle (Paris XVe), pour l’assemblée générale du groupe hôtelier Accor, avaient l’œil rivé sur la neuvième résolution. Celle prévoyant la cooptation de Nicolas Sarkozy au conseil d’administration d’Accor. Avant même que les actionnaires ne se prononcent, et en réponse à une question de l’un d’entre eux, le PDG, Sébastien Bazin, a dû justifier ce recrutement pas tout à fait comme les autres. «Le président Sarkozy nous a fait l’honneur d’apporter au conseil son expertise, a-t-il débuté. On a juste souhaité que le conseil bénéficie d’une expertise qu’il n’a pas aujourd’hui. Des alliances et des partenariats vont être noués et le président Nicolas Sarkozy a une vision différente

Tout était donc réglé au millimètre, y compris le fait que le boss du numéro 1 européen de l’hôtellerie pousse le formalisme jusqu’à ne jamais oublier de placer le titre «président» devant le nom de son nouvel administrateur. L’histoire ne dit pas si la tonalité et les usages sont les mêmes, les soirs de match, dans la loge présidentielle du PSG, au Parc des princes, où les deux hommes ont leurs habitudes depuis de longues années.

Stratégie internationale

Pour son arrivée, une première dans l’histoire de la République où jamais un ancien président n’avait siégé au conseil d’une société du CAC40, Nicolas Sarkozy a droit à une instance taillée sur mesure. Le comité pour la «stratégie internationale» tout juste créé, qu’il va présider et qui devrait se réunir quatre à cinq fois par an. S’y ajoutent les réunions du conseil d’administration, au nombre de neuf, l’an dernier. En échange, le nouvel administrateur percevra, comme ses 15 camarades, 63 000 euros par an de jetons de présence. L’arrivée de Nicolas Sarkozy a été approuvée par 97,37% des 4 070 actionnaires qui ont pris part au vote. Un poil de moins que l’autre administrateur fraîchement nommé : Nawaf bin Jassim bin Jabor al-Thani, président du fonds d’investissement qatari Katara Hospitality, spécialisé dans les prises de participation dans l’hôtellerie et actionnaire d’Accor.

Franck Bouaziz