En 2016, 604 000 foyers ont subi des coupures pour impayés. Une hausse globale de 5 % et de 25 % rien que pour le gaz.
Le 31 mars sera, pour beaucoup, à marquer d'une pierre noire. Le jour correspond à la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives mais aussi à la reprise des coupures d'électricité ou de gaz pour impayés. Or, «après un hiver plus rigoureux que le précédent, je m'attends à une forte reprise des interruptions de fourniture», souligne Jean Gaubert, le Médiateur national de l'énergie. Instaurée en 2013, cette trêve hivernale évite aux usagers de se retrouver dans le noir ou sans chauffage entre le 1er novembre et le 31 mars. Durant ces cinq mois, les fournisseurs (EDF, Engie, Direct Energie...) n'ont le droit qu'à des réductions de puissance, sauf pour les trois millions de bénéficiaires des tarifs sociaux de l'énergie.
Des aides pour les foyers en difficulté
Dès le 1er avril, une vague de coupures pour impayés risque donc de déferler. Car le nombre de familles qui peinent à régler leurs factures est considérable. L'an dernier, près de 604 000 coupures ont été mises en œuvre à la demande des fournisseurs. Soit plus de 2 850 par jour dans toute la France ! Globalement, le chiffre est en hausse de 5 % par rapport à 2015, et de 25 % rien que pour le gaz.
«Certains fournisseurs ont appliqué une politique plus systématique de coupures, d'autres ont peut-être anticipé le fait que, depuis le 17 août 2016, on ne peut plus réclamer plus de quatorze mois d'arriérés de paiement au lieu de deux ans», observe Jean Gaubert.
«Nous conseillons aux consommateurs en difficulté de s'adresser à leur fournisseur pour obtenir un échelonnement de leur dette ou de faire appel aux services sociaux pour les aider», dit-il.
Un service gratuit de règlement des litiges
En cas de contestation, les clients peuvent aussi faire appel au Médiateur, qui a mis en ligne un service gratuit de règlement des litiges*. Au-delà, «je propose de contraindre les propriétaires de logements mal isolés à faire les travaux nécessaires sous peine d'être obligés de payer une partie de la facture», insiste le Médiateur.
Autre revendication, «il faut revaloriser le montant du chèque énergie». S'adressant aux cinq à six millions de foyers en situation de précarité énergétique — ceux qui consacrent plus de 10 % de leur budget aux dépenses d'énergie dans leur logement —, ce dispositif, destiné à remplacer les actuels tarifs sociaux, doit être généralisé au 1er janvier 2018. Il apportera aux ménages à faibles revenus une aide moyenne de 150 € par an. Largement insuffisant pour le Médiateur de l'énergie, qui souhaite que ce montant soit porté à 250 € par an. Mais «je suis moins ambitieux que la Fondation Abbé Pierre, note Jean Gaubert, qui veut, elle, tripler le montant du chèque énergie».
LE CHIFFRE : 10 %
C'est le pourcentage du budget consacré aux factures d' électricité et de gaz par les ménages en situation de précarité énergétique.
"Les réformes envisagées sont dangereuses pour les chômeurs" - MOINS de BIENS PLUS de LIENS
Quatre organisations de chômeurs (MNCP, CGT-Chômeurs, Apeis, AC!) comptent se mobiliser contre le projet patronal de réforme de l'assurance chômage, qu'elles considèrent comme une "attaque ...
http://www.brujitafr.fr/2017/03/les-reformes-envisagees-sont-dangereuses-pour-les-chomeurs.html
Commenter cet article