Un axe franco-grec pour le moins surprenant. Yanis Varoufakis, le trublion de la politique grecque, et Emmanuel Macron, le gendre idéal du gouvernement français, s'apprécient ! A l'occasion de la visite du premier en France, pour faire la promotion de son livre (*), les deux hommes s'adressent louanges et clins d’œil.
Ce mardi en milieu de matinée, le ministre français a posté sur Twitter une photo, d'eux. On y voit Macron découvrir le livre d'un Varoufakis plus que souriant, dans son vaste bureau à Bercy. « Avec Yanis Varoufakis pour parler d'Europe », est-il écrit.
Avec @YanisVaroufakis pour parler d'Europe.pic.twitter.com/3XdggQ63OK
https://twitter.com/emmanuelmacron/status/722344293562740736
Lundi, Emmanuel Macron a dit vouloir une refondation des textes européens dans moins de deux ans. Sans dire s'il souhaite une Europe recentrée sur quelques sujets ou au contraire plus fédérale, le ministre de l’Économie, à la tête de son mouvement « En Marche ! » veut « un plan de bataille » pour l'Union européenne, posant la convergence des grandes économies de l'UE sur la fiscalité, les retraites, la couverture sociale, les salaires, etc.
Quant à l'ancien ministre des Finances grecques, qui avait claqué la porte du gouvernement Tsipras en juillet 2015 en pleines négociations avec le FMI et l'UE sur le plan de sauvegarde de la Grèce, et qui en janvier dernier lançait avec Arnaud Montebourg un mouvement européen de gauche, il a affirmé, dans un entretien au quotidien L'Opinion : « J'aime beaucoup Macron, personnellement. On a travaillé ensemble. C’était le seul ministre français de l’administration de François Hollande qui semblait comprendre ce qui était en jeu au sein de la zone euro. (…) On partage la même vision des profonds défauts de la zone euro, de la différence entre productivité et compétitivité ». Et d'ajouter, tout de même, une nuance : « Nous étions en désaccord en matière de réforme microéconomiques ou sur la libéralisation du marché du travail ».
Emmanuel Macron ne pourrait donner tort à Yanis Varoufakis qui affirmait lundi, également dans L'Opinion : « J'étais un ministre de gauche en faveur de mesures libérales ». En revanche, peut-il opiner aussi à cette autre phrase ? « François Hollande est une immense déception pour la gauche et pour la droite » européennes, « il mérite d'être oublié rapidement », a-t-il affirmé lundi soir à la table de « C à vous ».
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