À la fin du mois, le pétrolier français devrait récupérer son permis "de Montélimar" qui concerne cinq départements du Sud-Est.
Total s'apprête à remporter fin janvier une victoire sans précédent depuis l'interdiction de la fracturation hydraulique en France. Pour tous les spécialistes, c'est comme si c'était déjà fait. Le "coup de théâtre" aura bien lieu car le rapporteur public du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, chargé de ces sujets, a donné raison à Total lors de l'audience du 8 janvier. Généralement, il n'y a pas de surprise : le juge suit l'avis du rapporteur. Dans quelques jours, le pétrolier français devrait récupérer son permis d'exploration dit "de Montélimar", qui concerne en fait cinq départements du Sud-Est. Un permis de rechercher exclusif qui avait été abrogé avec l'interdiction votée 2011.
Total ne peut exploiter le gaz de schiste en France
La fracturation hydraulique est pourtant bien interdite en France. La loi Jacob de 2011, adoptée sous Nicolas Sarkozy, a banni la fracturation hydraulique. Mais là, devant le tribunal, Total ne parle pas de fracturation et laisse entendre qu'il y a d'autres techniques, sous-entendu moins polluantes. C'est pour cela que le tribunal va très probablement lui rendre son permis d'explorer sans fracturer. Attention : pas "d'exploiter", mais de rechercher du gaz de schiste à deux ou trois kilomètres sous terre.
Total n'a pas mis au point une autre technique. Ses ingénieurs ne le cachent pas : "On aura toujours besoin d'un fluide sous pression pour faire sortir le gaz". Donc la société ne va pas et ne peut pas exploiter le gaz de schiste en France, même avec cette victoire judiciaire. Mais que cherche donc l'entreprise ? "Total réactive son lobbying beaucoup plus discrètement et intelligemment qu'en 2011", décrypte Arnaud Gossement, avocat spécialisé sur l'environnement. En fait, Total voudrait pouvoir "explorer" pour connaitre l'état des réserves de gaz de schiste qu'il y a sous nos pieds. Car, pour l'instant, les évaluations se font au doigt mouillé.
Un mirage économique ?
"Essayons de savoir", redisent les pétroliers. Sauf que Thomas Porcher pointe un gros problème. "Aller voir ce que l'on a coûte de l'argent : environ 15 millions d'euros par puits, soit 150 millions à mettre sur la table si on fait une dizaine de puits en France", explique l'économiste en matières premières à la Paris School of Business. "Soit les compagnies les paient, soit c'est de l'argent public qui financera les compagnies pour qu'elles aillent voir pour la France. Ensuite, il faudra exploiter : il y a une aberration économique totale de penser que le gaz de schiste permettrait de relancer la croissance, c'est un mirage économique", selon lui.
Le boom du gaz de schiste français, la croissance les emplois, qu'on nous promettait vous vous souvenez, est-ce un mirage économique, comme l'affirme l'économiste Thomas Porcher ? Le débat est tellement clivant entre les pro et les antis. Il faut s'appuyer sur les faits et sur l'expérience de la Pologne, par exemple. On avait dit que c'était l'eldorado du gaz de schiste, le pays européen le plus prometteur en tout cas. Tous les pétroliers dont Total s'étaient lancés, plein d'espoir, dans les forages test. Aucun puit n'a été jugé rentable. Aujourd'hui, tout le monde a plié bagage.
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