Les scientifiques estiment qu’au moins 211 000 saïgas, soit la moitié de la population, ont disparu en mai.
Le nombre d’antilopes saïgas disparues au Kazakhstan pourrait être bien plus important que prévu. En mai, le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) annonçait que plus de 120 000 individus de cette espèce menacée d’extinction avaient été trouvés morts en deux semaines.
Mais Steffen Zuther, cité par le New York Times, a procédé à un comptage avec ses collègues de la société zoologique de Francfort. Et les scientifiques estiment désormais qu’au moins 211 000 saïgas, soit la moitié de l’espèce, ont disparu en mai.
Lors d’une conférence scientifique en Ouzbékistan, à la fin d’octobre, le Dr Richard A. Kock, de l’université vétérinaire royale de Londres, a affirmé que l’espèce pourrait s’éteindre complètement en une année si les déclencheurs météorologiques sont déjà trop étendus.
Orages et stress climatique
Cette mortalité de masse est en effet due à une « combinaison de facteurs biologiques et écologiques », expliquaient en mai les experts du secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) qui a dépêché une mission au Kazakhstan.
Les animaux ont été tués par une maladie infectieuse causée par des bactéries du type Pasteurella ou Clostridium, selon les experts de la CMS. Des bactéries bénignes portées par l’animal au museau ressemblant à une courte trompette mais qui se transforment en bactéries mortelles dans son système immunitaire déjà affaibli par des facteurs écologiques.
Toxines chimiques, radiations, plantes empoisonnées… Les scientifiques ont écumé la région pour comprendre ce qui avait pu affaiblir les antilopes, précise le New York Times. Sans succès. Nombre d’entre eux suspectent désormais la météo, particulièrement orageuse pour un mois de mai dans cette région, d’avoir accentué la mortalité au sein de l’espèce.
D’autres études estiment que le stress causé par un brusque changement de climat a également pu affaiblir les saïgas, et laisser la Pasteurella et d’autres bactéries faire des ravages.
En 1993, la population des saïgas, qui vivaient dans les steppes du Kazakhstan, dans l’ouest de la Mongolie et en Russie près de la mer Caspienne, était estimée à un million d’individus, avant de chuter de manière catastrophique. Les autorités du Kazakhstan se félicitaient jusqu’ici d’avoir réussi à porter la population de cette antilope de quelque 20 000 têtes en 2003 à plus de 250 000 en 2013.
Source © Le Monde
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