Ce saint Jean de Matha des temps modernes risque sa vie tous les jours pour sortir ces jeunes filles de l’enfer.
Il mériterait le prix Nobel de l’amour. Au péril de sa vie, un homme, qui préfère garder l’anonymat pour des raisons évidentes de sécurité, entre sur des terres contrôlées par le pseudo État islamique (EI). Il y rachète des jeunes filles chrétiennes, musulmanes et yézidi, vendues comme esclaves sexuelles, et les aide ensuite à retrouver leur famille.
Un moment d’intense émotion
Combien en a-t-il ainsi sauvées ? Agit-il seul ? L’histoire ne le dit pas. Mais une vidéo le montre rendant une jeune fille yézidie à sa famille, qui ne savait pas ce qu’elle était devenue, depuis sa capture par des membres de l’EI. Ces images des retrouvailles avec son père sont un moment d’intense émotion, qui ne peuvent laisser indifférent quiconque possède une once d’humanité.
L’esclavage, justifié par la sourate 4 du Coran, a été établi officiellement par Daesh, qui pratique la traite sexuelle dans son « califat » , comme en atteste une édition de sa revue en ligne Daquib, publiée en anglais. Ce commerce de la honte, qui déshonore tous ceux qui y trempent, concerne le plus souvent des jeunes filles des minorités chrétiennes ou yézidi. Leur prix varie en fonction de leur âge. Il est difficile d’imaginer le calvaire enduré par ces jeunes filles, et la souffrance de leur famille, en particulier de leurs parents. Celles qui ont la chance d’échapper à cet enfer mettront du temps à se reconstruire. Il est d’ailleurs peu probable qu’elles y arrivent vraiment un jour.
Un ordre religieux toujours au service de la libération des esclaves
Au Moyen-Âge, un chrétien, Jean de Matha (1160-1213), a consacré sa vie au rachat des esclaves. Après une vision du Christ libérant deux captifs, un blanc et un noir, il avait créé à cet effetl’ordre des Trinitaires. En 1789, l’ordre, qui n’avait cessé de se développer, avait pu libérer ainsi plus de 600 000 personnes. Saint Jean de Matha a été canonisé par l’Église au XVIIe siècle. Aujourd’hui, son ordre est présent dans de nombreux pays, où il continue d’œuvrer en faveur de la rédemption des personnes victimes des multiples formes d’esclavage de l’époque actuelle.
Adapté de l’italien par Élisabeth de Baudouïn
Source
Vu ici
Commenter cet article